THOU (Jacques-Auguste de).

Histoire universelle. A Londres [Paris], s.n., 1734. 16 volumes in-4, veau marbré, dos à nerfs cloisonnés et fleuronnés, pièces de titre et de tomaison rouges et vertes, coupes filetées, tranches marbrées, fortes mouillures aux ff. des volumes I, XI, XII et XIII, manque de cuir à un mors du volumes XI, défauts usuels aux reliures des autres volumes (reliure de l'époque). La première traduction française complète. Portrait-frontispice gravé sur cuivre par Petit. De Thou avait travaillé dès 1591 à cet ouvrage monumental, et l'avait fait paraître en latin de 1604 à 1609. Une première traduction française, très incomplète, en avait été donnée par Pierre Du Ryer en 1659, mais c'est la présente qui fit longtemps référence, établie à partir du meilleur texte latin (Londres, 1733) par Jacques Adam, Pierre-François Guyot Desfontaines, Charles Le Beau, Nicolas Leduc, Jean-Baptiste Le Mascrier et Antoine-François Prévost. Exemplaire enrichi d'une planche gravée sur cuivre. L'une des meilleures histoires des Guerres de religion, couvrant les années 1543 à 1607, complété avec une suite par Nicolas Rigault pour la fin du règne d'Henri IV. Jacques-Auguste de Thou, mêlant observations personnelles et de première main, vaste érudition classique et contemporaine, livre pour la période le meilleur exemple d'histoire de conception « livienne », c'est-à-dire visant être complète, équilibrée, philosophique et impartiale. L'Histoire universelle illustre les idées tolérantes des royalistes parlementaires et se vit mettre à l'index par l'Église en 1609 (shf, xvie siècle, t. I, n° 775). Jacques-Auguste de Thou (1553-1617), diplomate, magistrat, conseiller au conseil des Finances, grand-maître de la bibliothèque du roi, fut un témoin direct de la Saint-Barthélemy, et joua un rôle de premier plan dans la négociation de l'édit de Nantes. Il fut également l'un des plus célèbres bibliophiles de son temps