BECCARIA (Cesare Bonesana).

Dei Delitti e delle pene. Milano, co' tipi di Luigi Mussi, 1812. In-folio, xv-(1 blanche)-206-(2 blanches) pp., maroquin rouge à grain long, dos lisse orné, large encadrement doré et argenté (oxydé) ornant les plats, coupes ornées, roulette intérieure dorée, tranches dorées, ff. intérieurs à très grandes marges et d'une grande fraîcheur, reliure frottée avec coupes et coins usagés (reliure de l'époque). Édition tirée à seulement 60 exemplaires numérotés et signés par l'imprimeur, un des 50 sur vélin royal. « L'un des livres les plus influents de toute l'histoire de la criminologie » (PMM, n° 209). Après les critiques contre le système pénal émises par Rousseau, les encyclopédistes et Montesquieu, Beccaria proposa en 1764 des principes de réforme qui eurent une influence considérable et trouvèrent leur application en Russie, en Autriche, en Toscane, en France (par exemple dans le Déclaration des droits de l'Homme) et jusqu'aux États-Unis. L'ouvrage suscita également d'importants commentaires de Voltaire. La principale source d'inspiration du code de procédure pénale du royaume d'Italie napoléonien. Napoléon constitua la Lombardie en royaume d'Italie, dont il prit la couronne en 1805 mais dont il confia le gouvernement au prince Eugène nommé vice-roi. Napoléon fit traduire en Italien pour son royaume d'Italie ses codes civil (1806), de procédure civile (1807) et pénal (1811), mais fit rédiger en Italie même le code de procédure pénale (1807 et 1810) sous la direction du juriste Gian-Domenico Romagnosi, qui s'inspira largement des thèses de Beccaria. Exemplaire de présent d'Alessandro Zanoli (1778-1855), secrétaire général du ministère de la Guerre du royaume d'Italie, avec ex-dono autographe signé de celui-ci, sous la justification, à Antonio Lugani, « segretario dell'imperiale regio governo della Lombardia ». La lettre d'accompagnement de Zanoli à Lugani est montée sur onglet au bas de ce même feuillet de justification.