Adjugé

18 959 euros frais compris. Bohême, seconde moitié du XIXe siècle, paire de calices couverts à piédouche en verre taillé, cémenté ambre, à décor gravé à la meule de cerfs dans des paysages boisés et pampres, h. 64 cm. Mercredi 10 février, salle 5 - Drouot-Richelieu. L’enchère était fracassante pour cette paire de calices en cristal de Bohême, adjugée 15 600 euros sur une estimation haute de 2 200 euros. Au XIXe siècle, tandis que Venise, qui avait jusqu’alors donné le la en matière de verre, joue les belles endormies, une autre région de l’immense Empire austro-hongrois, la Bohême, fait feu de tout bois. Elle inondera l’Europe de ses productions, concurrençant le cristal produit en Angleterre et en France. Les verriers bohémiens vont, au début du siècle, à la fois maîtriser les colorations les plus sophistiquées et, grâce à leur verre sodique particulièrement fusible, permettre l’exécution de décors d’une grande précision. La verrerie de Novy Svet, propriété des comtes Harrach, va tout au long du XIXe réussir à allier grande production et qualité exemplaire. En 1887, elle est rachetée par Josef Riedel qui, en lui adjoignant d’autres verreries, créera l’un des plus gros complexes européens de production de verre de luxe. Deux autres noms peuvent être retenus, celui de Georges de Longueval, comte de Bucquoy (1781-1851), propriétaire de cinq fabriques et grand promoteur du verre à la soude – qui allait permettre de concurrencer le cristal –, et celui de Lobmeyr, fournisseur de la Cour impériale, une entreprise fondée en 1822 et toujours en activité. Gazette Drouot n°7 page 28