PRÉEMPTION PAR LE MUSÉE DU LOUVRE POUR LA TIREUSE D’ÉPINE DE PONCE JACQUIO (1515-1570) À 1 460 500 € FRAIS COMPRIS


Beaussant Lefèvre organisait le 9 juin à Drouot une vente de prestige de dessins, tableaux anciens, sculptures, céramiques et bel ameublement. 
De nombreux particuliers et professionnels français et internationaux étaient en live et au téléphone et 40 amateurs étaient présents en salle, maximum autorisé par la réglementation actuelle. 

Le Musée du Louvre a préempté la « Tireuse d’épine » de Ponce Jacquio (1515-1570) sur une enchère de 1 460 500 € frais compris. Cet exceptionnel bronze du XVIe siècle a été créé par le seul sculpteur français cité par l’historien Vasari sous le nom de Ponzio. 

Cette vente illustre le savoir faire de l’étude Beaussant Lefèvre qui malgré cette période troublée a su proposer aux amateurs des lots de qualité et de provenances particulières comme en témoignent les enchères de cet après-midi. 

Produit de la vente : 2 348 532 frais compris – 92% des lots vendus en valeur - 87 % des lots en nombre

1 460 500 € frais compris – PRÉEMPTION DU MUSÉE DU LOUVRE 
Ponce JACQUIO (vraisemblablement Rethel, 1515 - Paris, 1570)

La tireuse d’épine
Grande statuette en bronze à patine médaille vernie, figurant une jeune femme dévêtue se retirant une épine du pied.
Italie, XVIe siècle.
Hauteur: 25 cm - Largeur: 22,10 cm - Profondeur: 11,9 cm
Sur un socle en marbre noir mouluré. 
Ponce Jacquio, dit «Maitre Ponce», est le seul sculpteur français cité, sous le nom de Ponzio, par l’historien Vasari au XVIe siècle. Né probablement à Rethel vers 1515, il se forma en Italie, comme sculpteur et stucateur, où il fut membre de la Compagnie Saint-Luc à Rome. Il y travailla entre 1553 et 1556 pour le cardinal Giovanni Ricci au Palais Sacchetti. Retourné en France, il fut le collaborateur d’Androuet du Cerceau, de Germain Pilon et du Primatice avec lesquels il oeuvra notamment pour Fontainebleau, les Tuileries, le tombeau de François Ier, d’Henri II et de Catherine de Médicis à Saint-Denis. Il répondit également à des commandes privées comme pour l’Hotel de Rocquencourt, pour le château de Meudon du cardinal de Lorraine, pour le comte de Dammartin au château de Verneuil en 1560, pour des fontaines parisiennes et même pour des manteaux de cheminées en 1562 et 1564.
En France, il résida rue Montorgueil à Paris, à Montauban en 1566, puis dans une maison faubourg Saint-Marcel près des Gobelins achetée en 1567, et enfin rue de la Grande Truanderie à Paris où il décéda en 1570.
Un autre bronze du même sujet mais beaucoup plus petit et de facture assez rustique, datant également de la Renaissance, acquis en 1910 de la collection Whitecombe Greene est conservé au Musée du Louvre (OA 6416).
Il s’agit d’une rare statuette destinée à un cabinet d’amateur, mode répandue en Italie dès le XVIe siècle. La nouveauté est que le canon féminin devient plus réaliste, moins élancé et quasi-érotique.
Elle peut être contemplée de tous les côtés. La parenté avec les «Vénus au bain» de Jean de Bologne ou celles de Barthelemy Prieur s’explique par les séjours romains concomitants des trois artistes, influencés par les «spinaria» antiques. On peut enfin noter que, dans la quasi-totalité des figures de Ponce Jacquio, on retrouve le même profil grec au nez assez marqué.
Le modèle de cette statuette est connu grâce à la gravure la représentant, en 1710, dans la célèbre «Gallerie» de François Girardon qui en possédait un exemplaire en terre cuite (planche III, n°1, «Modèle de terre cuite de Paul Ponce»). Passée par la collection du célèbre collectionneur Crozat au XVIIIe siècle, redécouverte par Alain Moatti et Jacques Petithory, elle est, depuis 1980, conservée au Musée du Louvre (RF 3455). Le sujet, qui fait pendant au célèbre «Tireur d’épine» antique conservé au Musée du Capitole à Rome, est peut-être inspiré de la fresque «Vénus blessée par une épine», peinte en 1516 par Raphael pour orner la salle de bain du Cardinal Bibbiena à Rome, et gravée par Marco Dente.
Outre celui en terre cuite, figurant dans son inventaire après décès dressé en 1715 sous le n° 80, Girardon en possédait également un exemplaire en bronze décrit dans le même inventaire: «n° 123. Deux autres petites figures de bronze dont une sortant du bain et l’autre qui coupe ses ongles, 15 livres». Ce dernier est probablement celui (qui se trouvait dans la collection Pourtalès au XIXe siècle) conservé au Victoria & Albert Museum à Londres (A.13-1964).
On sait aussi que le cardinal Giovanni Ricci, mécène de Jacquio, emporta avec lui d’Italie vers la France «deux images de bronze» dont «une femme se retirant une épine du pied». Il obtint en effet, le 2 octobre 1557, une licence pontificale l’autorisant à exporter ces deux bronzes «modernes»*. Il est particulièrement tentant d’y voir celui ici présenté.
* Soucieuses de protéger leur patrimoine artistique antique, tant les autorités romaines que les autorités vaticanes ont tenté, dès la fin du XVe siècle, de légiférer pour mettre un frein au pillage artistique de Rome. C’est ainsi que le cardinal camerlingue fut chargé d’accorder quelques licences d’exportation à certains privilégiés au moyen notamment d’une licentia extrahendi. Ainsi le cardinal de Montepulciano, Guiseppe Ricci fut autorisé, par Mario Frangipani, «surintendant et conservateur», à exporter deux statuettes de bronze: «Licentia
Johanni cardinali de Montepolitiano extrahendi et quocumque voluerit convehendi duas imagines aeneas, alteram videlicet Mercurii et alteram mulieris spinam ex altero pede extranhentis recentiores».
Archives Vaticanes, armoire XXIX, Diversa Cameralia (tome 186, folio 106).

Provenance:
Transmis depuis au moins cinq générations dans la même famille parisienne.
Lot 159

Fiche détaillée
107 950 € frais compris 
Attribué à Sébastiano RICCI (1659-1734)

Angélique et Médor
Huile sur toile, rentoilée.
Hauteur: 122 cm
Largeur: 120 cm
Autrefois attribué à A. N. COYPEL.
Lot 111

Fiche détaillée
83 820 € frais compris 
Grand médaillon à suspendre en laiton doré
, orné d’une Assomption de la Vierge en corail dans un ovale émaillé et des entourages rayonnants de branches de corail.
Encadrement octogonal décoré de feuillages, rinceaux découpés et têtes d’angelots en corail et émaux. Revers doré gravé de feuillages. Dans son étui gaîné de cuir.
Hauteur: 44,5 cm
Largeur: 34 cm
Lot 173

Fiche détaillée
80 010 € frais compris 
Paire de grands vases de forme balustre en porcelaine
polychrome et or ornée de bacchantes dénudées d’après Boucher et de bouquets de fleurs dans quatre médaillons polylobés sur fond bleu. Très riche monture en bronze doré à deux anses en forme de putti vendangeurs réunies par des guirlandes de fleurs. Bases mouvementées et ajourées de bronzes rocailles.
Les peintures signées et datées: Eliza le Guay 1855.
Les bronzes marqués Victor Paillard.
Époque Napoléon III.
Hauteur: 71 cm
Largeur maximum: 59 cm
Eliza Le Guay artiste peintre née en 1813, travaille principalement pour la manufacture de Sèvres. Elle décède en 1887.
Victor Paillard, bronzier et sculpteur né en 1805, collaborateur de Barbedienne, crée son entreprise en 1830. Il expose régulièrement aux Salons et il est membre du jury de l’Exposition Universelle de 1855. Il fut chargé de décorer le Ministère des Affaires
Etrangères au quai d’Orsay. Il était également le fournisseur attitré de Balzac qui écrivait «Victor Paillard, le bronzier qui est le Froment-Meurice du bronze». Il décède en 1886.
Lot 247

Fiche détaillée
34 280 € frais compris 
Paire de très grands vases de forme balustre en porcelaine
polychrome à col évasé. Riche décor de scènes de batailles dans des réserves sur fond de fleurs et oiseaux. Cols ornés de dragons en applique.
Canton, XIXe siècle.
Hauteur: 88 cm
Lot 235

Fiche détaillée
22 225 € frais compris 
Jean JOUVENET (1644-1717)

La mort de Saint Joseph
Plume, lavis de bistre et rehauts de blanc sur papier gris.
Dim. : 35,8 x 25,3 cm
Cachet de la collection Chennevières en bas à gauche (L.2072).
Marque à la plume en bas à gauche «AB», en bas à gauche «Jouvenet» à la plume.
Doublé.
Provenance:
- Ancienne collection du marquis de Chennevières. Sa vente, Paris, 4-7 avril 1900, partie du n° 245 «Compositions religieuses - Étude de têtes et de mains - Académies. Quatorze dessins. à la pierre noire et à la sanguine, sur papier gris, plusieurs sont à la plume et au lavis d’encre de chine» (Adjugé 29 francs à Robin) ou du n° 529 - «École française du XVIIe siècle: dix dessins par ou attribués à A. Fredeau, M. Fréminet, Guion, J. Hellart, Jouvenet, Lafage, Lagneau, Larcanger» - Adjugé 32 francs à Brouet.
- Ancienne collection Louis Deglatigny. Sa 5e vente, Paris, 22-23 novembre 1937, partie du n° 153 (comme La mort d’un Apôtre)
Lot 57

Fiche détaillée
20 320 € frais compris 
Grand cabinet en laque européenne
orné de paysages animés dorés sur fond noir ouvrant à deux vantaux découvrant douze tiroirs, celui du milieu cachant trois secrets principaux et trois secrets secondaires.
Ferrures de bronzes dorés découpés. Piètement en bois doré et argenté sculpté d’amours et feuillages ajourés.
Angleterre, autour de 1700.
Cabinet : Hauteur: 79 cm - Largeur: 112 cm - Profondeur: 50 cm
Piètement : Hauteur: 79 cm - Largeur: 137 cm - Profondeur: 58 cm
Un meuble très semblable, tant pour le cabinet que pour le piétement, datant des année 1688, est conservé au Victoria &Albert museum à Londres n° W.29:1 to 14-1912.
Lot 168

Fiche détaillée
18 796 € frais compris 
Jean DARET (1613 OU 1615- 1668)

Étude pour un «Christ en croix»
Pierre noire. Annoté à la plume «Daret» vers la droite en bas.
Dim. : 40 x 27 cm
Cachet de la collection Chennevières en bas à gauche et à droite (L. 2072).
N° 139 sur le montage et inscription: «Trouvé chez Danlos aîné, marchand de dessins et d’estampes quand il demeurait au coin de la rue de Seine et des quais»
Provenance:
- Ancienne collection du marquis de Chennevières. Sa vente, Paris 4-7 avril 1900, partie du n° 99 (n°99 -
Sujets religieux - Études de têtes - Paysages..., vingt-sept dessins à la sanguine, à la plume et au lavis d’encre de chine) adjugé 20 francs à Ducrey).
- Vente X. Paris, 29 mars 1943, n° 34 (comme «École française XVIIe siècle. Le Christ en croix, annoté Daret»).
Exposition: 1857, Alençon, Musée, Catalogue des dessins de la collection du marquis de Chennevières-Pointel..., n°44.
Lot 41

Fiche détaillée