LES COLLECTIONS DU BÂTONNIER DELAUNEY



Beaussant Lefèvre dispersera les 23, 24 et 25 octobre prochains à Drouot les Collections de Maître Jean-Claude Delauney, avocat honoraire, ancien Bâtonnier de Caen. Ces nombreux ensembles ont été initiés par Louis Deglatigny (1890-1935) puis conservés et augmentés par les générations qui lui ont succédé. Seront ainsi proposés aux collectionneurs de magnifiques ouvrages illustrés, de rares pièces d’orfèvrerie française, des céramiques de Bordeaux, Wedgwood, Caen, Bayeux, Valognes… ainsi que des dessins anciens parmi lesquels un important ensemble d’esquisses d’oeuvres conservées dans les plus grands musées.

Toutes ces collections ont été constituées avec un goût et une vision d’esthète transmis depuis trois générations. Leur rareté et leur originalité offrent aujourd’hui des corpus d’une rare cohérence et érudition qui intéresseront les collectionneurs les plus avertis.

Mais qui mieux que le collectionneur lui-même pourrait vous présenter ses oeuvres ? 
Jean-Claude Delauney vous livre sa passion pour ses objets et ses coups de coeur parmi mille, tel le grand collectionneur qu’il est.


« Je fus bercé dès ma prime enfance par l’amour des objets qui m’entouraient et l’art de les collectionner. Mon arrière-grand-père Louis Deglatigny initia cette saga familiale en réunissant au cours de sa vie de très nombreux ensembles toujours de grande qualité, surtout de livres, numismatiques, tableaux et dessins ; sa fille, Thérèse Deglatigny, qui épousa Joseph Damblant, conserva et enrichit encore certaines collections, en particulier celle de faïences de Rouen, et de Staffordshire. Viennent ensuite mes parents Solange Damblant et Georges Delauney qui, eux, se passionnèrent entre autres pour l’orfèvrerie française, notamment les timbales à piédouche et les tasses à vin et tastevins. 
Ma soeur Danièle- à qui appartient ici notamment la plupart des instruments de précisions et cadrans solaires anciens, comme toutes les pièces de Daum, Lalique et les charmants animaux viennois - et moi sommes donc les héritiers de cette grande tradition et avons à notre tour eu à coeur de la perpétuer selon nos propres goûts et inclinations. 
Comme tout collectionneur esthète, je suis arrivé aujourd’hui au point où je ne saurais comment enrichir intelligemment les ensembles ainsi constitués et décide donc d’offrir à mes objets une nouvelle vie, en formulant le voeu qu’ils puissent combler d’autres collectionneurs qui auront pour ambition de les conserver, les étudier, les admirer et les partager, comme ce fut mon cas au cours des 60 dernières années.

Comment évoquer en quelques lignes mes collections ? 
Il y a les verreries en cristal à inclusion sur paillon d’or et d’argent présentant des décorations ou des fleurs, les verreries à incrustation de médaillon de cristallo-cérame, les pièces d’orfèvrerie normande et bordelaise, les Wedgwood « Black Basalt » de Josiah Wedgwood et Thomas Bentley.
Je citerai également les porcelaines de Bordeaux décorées « à la Salembier », produites par la Manufacture Verneuilh et Vanier puis Alluaud et Vanier, ces dernières marquées en bleu sous couverte entre 1787 et 1790, que j’ai découvertes étant venu plaider à Bordeaux, à l’hôtel de Lalande qui abrite le musée des Arts décoratifs de la ville et qui furent pour moi un véritable coup de foudre. Ce goût certain pour la rareté s’illustre également dans ma collection de céramique du Havre (Delavigne, 1798-1810) et celle de Toulouse (Fouque Arnoux et Valentine vers 1810-1830). Les livres furent également pour moi très importants et j’enrichis la collection de mon aïeul Louis Deglatigny de nombreux ouvrages illustrés par les artistes Steinlen, Jouas, Lepère, Bellery-Desfontaines, Hector Giacomelli dit « le Raphaël des oiseaux », Eugène Grasset…Pour finir cette énumération non exhaustive, je citerailes dessins et tableaux anciens et plus particulièrement les nombreuses esquisses préparatoires à des tableaux aujourd’hui conservés dans des institutions internationales tel la Mort de Roland à Roncevaux, (peint à Rome par Achille-Etna Michallon en 1818- 1819) dont l'oeuvre achevée se trouve au Louvre - dans cette étude on perçoit bien  le libre talent de ce précurseur du paysage au naturel - ou encore, par Abel de Pujol, cette étude pour "La Mort de Britannicus" où Junie agenouillée dans un superbe drapé implore de Néron la grâce de Britannicus et dont l’oeuvre aboutie est conservée au Musée des Beaux-Arts de Dijon.

Pourquoi collectionner ? m’a-t-on souvent demandé.
Que faudrait-il répondre à qui vous demanderait : pourquoi aimer ? Peut-être une boutade à la Guitry « Seul le superflu est nécessaire ». 
Plutôt, en ce qui me concerne, le goût, transmis par les trois générations qui m’ont précédé, de réaliser un projet : l’élaboration d’un ensemble original et cohérent où, à la pièce nouvellement ajoutée, répond harmonieusement et lui fait bon accueil celle déjà présente. Avec ce plaisir sans cesse renouvelé de convoiter, chercher, trouver à sa mesure, assembler à son idée et ces bonheurs d’ensuite contempler, savourer, étudier, découvrir, apprendre. Ne pas acquérir en bloc une collection déjà toute faite ainsi qu’il advint du Duc d’Aumale cet admirable collectionneur de collections, ni non plus se livrer au délice de la pure chimère, tel ce grand original me déclarant un jour fièrement collectionner uniquement les pièces d’orfèvreries au poinçon de la petite ville de Gisors-en-Vexin et à qui je demandais, connaissant l’insigne rareté des pièces ainsi insculpées, combien il en possédait et qui me répondit sérieusement « Mais aucune ». 
Je pense me situer entre ces deux extrêmes, acquérant patiemment pièce après pièce au fil des ans et exceptionnellement plusieurs à la fois à l’occasion de certaines grandes ventes telles les ventes SICKLES, HAYOIT, ZUNZ, COUPPEL DU LUDES… 

Je souhaite maintenant vous faire partager quelques-uns de mes coups de coeurs : 



STEINLEN (Th.-A.)

Recueil de croquis et de dessins et aquarelles originaux, principalement pour le Gil Blas illustré, [ca 1891-1899], 2 volumes in-folio, demi-maroquin vert d’eau à coins, plats revêtus de soie verte brochée à motifs vermiculés, dos lisses titrés et ornés du monogramme de l’artiste [ThAS] mosaïqué de maroquin lavallière, tranches dorées (Marius-Michel). 
Le recueil Villeboeuf (1856- après 1927).
Ensemble constitué de dessins au crayon gras, à l’encre de Chine ou aux crayons de couleurs par Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923), principalement réalisés pour le supplément illustré hebdomadaire du journal Gil Blas.
50 planches, dont 42 dessins aboutis pour le Gil Blas illustré (28 premières pages pour des nouvelles (dont Guy de Maupassant, Lucien Descaves, Georges Courteline, Alphonse Allais…), 8 chansons et une poésie (+ 2 dessins, probablement pour le Gil Blas illustré, dont la publication n’est pas identifiée) et pour Le Rire (3), une planche présentant 5 essais de monogrammes, 4 offrant des feuilles de croquis recto-verso, 3 des feuilles de croquis, recto seul.
Chacun des volumes est introduit par un feuillet de titre imprimé sur carton bleu-gris.
Chaque dessin est présenté sous un passe-partout de carton bleu-gris ; l’ensemble est monté sur onglets.
Dimensions du recueil : 523 x 390 mm.
Provenances : Paul Villeboeuf, avec son ex-libris (n’apparaît pas au catalogue de sa vente de 1963) ; colonel Sicklès (Cat. I, 15-
16 novembre 1962, n° 250 (« Unique »)) ; Suzanne Courtois, avec son ex-libris.
Estimation : 70 000 / 90 000 €


MONTESQUIOU (R. de) 
Les Chauves-Souris. Clairs-obscurs. Deuxième ouvrage carminal [Paris, Georges Richard, 1892], in-4°, vélin ivoire à la Bradel, sur le premier plat portrait de l’auteur peint à l’huile par « [La] Gandara », dessous vers autographes signés, à l’encre de Chine, sur le second plat chiffre entrelacé [JE] frappé à froid dans un médaillon à fond doré, dos lisse, couverture de soie gris perle brochée de chauves-souris, de lunes et d’étoiles et doublée de satin jaune d’or avec les mêmes motifs, tête dorée, non rogné (Henry-Joseph [Pierson] – [La] Gandara). 
ÉDITION ORIGINALE du premier recueil de poèmes de Robert de Montesquiou (1855-1921).
Éditée à compte d’auteur, elle ne fut pas mise dans le commerce.
L’année suivante parurent deux autres éditions, dont l’une avec des ornements dessinés par Forain, Whistler, La Gandara et Yamamoto.
Les Chauves-Souris, un recueil de nocturnes symbolistes.
Avec Les Hortensias bleus et Le Chef des odeurs suaves, les 164 pièces de vers des Chauves-Souris constituent le coeur de l’oeuvre poétique de l’auteur. À l’occasion d’une réédition, celui qui avouait un goût certain pour la nuit et ses mystères explique l’âme du poète éveillée par les chauves-souris : « L’étrange volatile m’a semblé représenter, par son inquiétude et son incertitude entre la lumière et l’ombre, l’état d’âme des mélancoliques. » 
L’ouvrage est précédé d’une lettre-préface de Leconte de Lisle.
Précieux exemplaire offert par l’auteur à Edmond de Goncourt, accompagné d’un long et déférent envoi autographe, daté « Juillet 92 ».
Robert de Montesquiou par Antonio de La Gandara : l’un des 29 livres à portrait de la bibliothèque d’Edmond de Goncourt.
Avec Henri Beraldi, Edmond de Goncourt (1822-1896) fut l’un des arbitres des élégances bibliophiliques en matière de reliures décorées fin de siècle. Dans le Grenier de la maison d’Auteuil, à partir de 1885, Edmond reçoit chaque dimanche ses amis, artistes et écrivains, au milieu de ses collections d’oeuvre d’art et des livres de sa bibliothèque. C’est dans le cadre du Grenier et de ses amitiés qu’Edmond, en 1890, conçoit le projet d’une série de reliures destinées à habiller un choix très personnel de livres « mieux aimés » parmi les livres modernes de sa collection. Chacun de ces livres recevra, sur le premier plat de sa reliure, le portrait de son auteur par un peintre auquel le lie l’amitié. De 1890 à 1896, date de la mort d’Edmond, 29 reliures à portrait furent réalisées ; toutes sur des vélins pleins établis par Henry-Joseph Pierson, son relieur favori. Parmi les associations écrivains-peintres qu’il souhaita magnifier par ces livres à portrait, on peut citer Burty par Chéret, Daudet par
Carrière, Julia Daudet par James Tissot, Edmond de Goncourt par Carrière, Huysmans par Raffaelli, Régnier par Blanche, Lecomte par Renoir, Zola par Raffaëlli ou Mirbeau par Rodin. Antonio de La Gandara, quant à lui, donna les portraits de Jean Lorrain et de Montesquiou. Ces reliures, dont Bernard Vouilloux écrit qu’elles sont une innovation bibliophilique d’Edmond de Goncourt, étaient à n’en pas douter l’un des joyaux du Grenier. Cinq d’entre elles furent présentées pour la première fois en 1893, à la galerie Georges Petit pour l’exposition Portraits des écrivains et journalistes du siècle (1793-1893).
Henri Bouchot écrit alors qu’elles en furent le « clou ». Six de ces reliures à portrait sont aujourd’hui conservées dans des institutions publiques parisiennes.
Antonio de La Gandara (1861-1917), l’un des portraitistes attitrés du comte de Montesquiou. L’un et l’autre sont des habitués du Grenier. Ils sont liés d’amitié depuis 1885. Le comte a beaucoup fait pour les débuts de l’artiste. Lancé dans la haute société parisienne, La Gandara en sera l’un des plus brillants portraitistes. Outre celui-ci, au moins deux autres portraits de Montesquiou par La Gandara sont connus : un fusain de 1891 et une huile, vers 1887, conservée au château d’Azay-le-Ferron.
Sous son portrait par son ami, Montesquiou a écrit quelques vers à l’encre de Chine, accompagnés de son élégant monogramme.
Goncourt a, comme à son habitude – ici sur la première garde du volume –, écrit à l’encre rouge quelques appréciations sur l’ouvrage et quelques caractéristiques de cet exemplaire : « Exemplaire de la première, et de la belle, et de la rare édition des Chauves-Souris […] précédée d’une lettre dédicatoire manuscrite. Portrait du poète exécuté à l’huile par Gandara dans l’été de 1893. » Dans l’ « inventaire littéraire » qu’il établit en 1894, il a en outre noté que le portrait de Montesquiou par La Gandara « ren[d] bien la silhouette et le port de tête du poète ».
Exemplaire cité par Vicaire.
Parfaitement conservé, il est préservé dans une chemise-étui moderne à dos de maroquin olive.
Édition limitée à 100 exemplaires, tous imprimés sur papier de Hollande Van Gelder, au filigrane à la chauve-souris.
Dimensions : 247 x 192 mm.
Expositions : Portraits des écrivains et journalistes du siècle (1793-1893), galerie Georges Petit, juin 1893 ; Antonio de La Gandara, gentilhomme-peintre de la Belle Époque, 1861-1917, Versailles, musée Lambinet, 3 nov. 2018-24 février 2019, n° 38.
Provenances : Edmond de Goncourt (Cat. Livres modernes, 5-10 avril 1897, n° 21), avec son ex-libris gravé par Gavarni ; Philippe Kah (1897-1972), avocat et homme de lettres, avec son ex-libris (aucun catalogue à ce nom à la BNF) ; Pierre Bergé (Cat. II, novembre 2016, n° 484), avec son ex-libris.
Estimation : 12 000 / 18 000 €

«Dans la belle exposition qui célébrait la mémoire de la Collection du Marquis de Chennevieres, Louis-Antoine Prat qui me nommait le « Chennevieriste à répétition » pour lui avoir présenté dans son petit bureau du Louvre par apport successif tous mes dessins de cette prestigieuse provenance, m’avait demandé entre autre le prêt d’une esquisse de Jean Baptiste Pierre « Scène de marché en Italie » correspondant à un tableau disparu mais connu par sa gravure. Cette esquisse fut acquise directement en son temps, il y a 120 ans par mon grand père Louis Deglatigny lors de la première vente Chennevieres où il avait été à ce qu’il parait le seul particulier osant acheter parmi une assemblée de marchands faisant barrage.»


Jean-Baptiste Marie PIERRE (1714-1789) 
Un marché sur la place d’une ville italienne
Sanguine, annotée «Pierre» à la plume en bas à droite.
Dim. : 17 x 29 cm.
Provenance : ancienne collection Jousselin. Sa vente, Paris, 15 et 16 avril 1858, n°257 ; Ancienne collection du Marquis de Chennevières. Son cachet en bas à gauche (L. Sa vente, Paris, 1898, n°143 ; Ancienne collection Louis Deglatigny. Son cachet en bas à gauche (L. 1768a). Vente Deglatigny, 1937, n° 184. Vente Versailles, 25 novembre 1962, n° 23.
OEuvres en rapport : Les jardinières italiennes au marché (tableau perdu) La gravure de Jean Ouvrié
Exposition : 2007, Paris, Musée du Louvre, Exposition Chennevières. (Sans catalogue)
Estimation : 3 000 / 5 000 €

« Les cuisines du Palais de Justice de Paris, un titre chargé de symbole pour l’avocat honoraire que je suis. Une sanguine par Hubert Robert dont la contre-épreuve est conservée au Musée des Beaux-Arts de Besançon depuis le XIXe siècle.»


Hubert ROBERT (1733-1808) 
Cuisine dans une salle voûtée
Sanguine.
Dim. : 33,7 x 46 cm.
Provenance : Vente Paris, Collection Roblin, 26 février 1900, n° 103 « Cuisine du Palais de Justice « ; Ancienne collection Louis Deglatigny Son cachet en bas à gauche (L. 1768a) Sa vente 28 Mai 1937, n° 96 ; Vente Versailles 25 novembre 1962, n° 25, repr.
OEuvres en rapport : Une sanguine de même composition (copie ?), avec variantes, vente Paris 28 janvier 1929.n°26
La contre épreuve du dessin, conservée au musée de Besançon.
Estimation : 8 000 / 12 000 €

«Paire de boîtes de toilette en argent façonné par JOBARD à Valognes vers 1725. Objet des plus rares dans la collection d’orfèvrerie ancienne et dont l’acquisition avait été conseillée au collectionneur m’ayant précédé par le très grand expert qu’était Jacques HELFT.»


Paire de boîtes de toilette rondes en argent
, bordées de godrons. Elles sont ceinturées d’un décor d’entrelacs feuillagés et volatiles sur fond amati. Les couvercles sont gravés de larges armes d’alliance timbrées d’une couronne comtale. 
VALOGNES 1730 -1748 (lettre E)
Maître Orfèvre : Jean-François JOBART (père) reçu en 1711
Diamètre : 12,7 cm
Hauteur : 7,3 cm
Poids : 1.084 kg 
Aux armes d’alliance de Michel Picot, Seigneur de Beauchesne, né en 1652, mort en charge en 1730, secrétaire du Roi en 1695, demeurant à Saint Malo et de Marie Vivien de la Vicomté (1674-1740), Famille d’origine écossaise, installée en Normandie puis à Saint Malo, enrichie dans le commerce avec Cadix et l’armement maritime 
(Poinçonnées sur les fonds et les couvercles).
Provenance : Vente Mes Beaussant Lefèvre, 26 mars 2003 
Estimation : 60 000 / 100 000 €

« Une petite tasse de chasse en argent à bord ourlées et à l’anneau attaché à un joli coeur, insculpée vers 1725 du poinçon d’un maître orfèvre abonné de Saint Maixent que je pense être parvenu à identifier grâce à ses initiales comme étant un membre de la lignée des Casimir. »


Tasse de chasse en argent uni de forme oblongue
à légers contours, bords incurvés godronnés et anneau de suspension à attache cordiforme. 
SAINT MAIXENT, première moitié du XVIIIe
Porte sur le fond le poinçon I.C répété trois fois, à rapprocher des poinçons de Maitres Orfèvres non identifiés pour Saint Maixent répertoriés dans l’ouvrage d’Elie Pailloux (page175) 
Longueur : 9 cm 
Poids : 65 g
Estimation : 3 000 / 6 000 €

«Ce succulent et précis dessin à la plume et aquarelle au thème plus que hardi occulté par des caches peints sous verres et qu’une serrure à clé permet au sens propre de dévoiler dans toute sa vérité. « L’amie complaisante » sous le règne de Louis XV»


Attribué à Louis-Michel MOREAU dit le Jeune (1741-1814) 
L’amie complaisante.
Plume et aquarelle.
Dim. : 30,2 x 23,5 cm.
N° 99 sur le cadre.
Avec caches de pudibonderie appliqués au XIXe siècle sur la vitre de protection 
Correspondance liée à l’achat : Lettres du marchand Danlos à Louis Deglatigny.
Provenance : Ancienne collection du duc d’Albufera ; Ancienne collection de Monsieur de Ligneris ; Ancienne collection de Monsieur Thevenin ; Ancienne collection Louis Deglatigny ; Vente Paris, 28 mai 1937, n°66 ; Vente Versailles, 25 novembre 1962, partie du n° 21, repr.
Estimation : 7 000 / 10 000 €

« Tableau d’Albert Lebourg, montrant la Cathédrale d’Evreux et son beffroi avec la colline Saint-Michel en arrière-plan alors presque vierge de construction dont je suis persuadé que l’artiste, lycéen à Evreux sous le 2nd Empire (je le fus sous la 4e République) avait lors de ses sorties de pensionnaire repéré à l’orée de la forêt sur la colline de la Madeleine, l’emplacement d’où il avait cette vue panoramique et où il vint poser son chevalet quelques 20 ans plus tard. »


Albert Marie LEBOURG (1849 - 1928) 
Évreux la cathédrale
Huile sur toile, signée et située en bas à gauche
Dim. : 50 x 65 cm
Provenance : Ancienne collection Sam Lévy-Simons ; Vente Hôtel Drouot, Paris, 15 octobre 1998, N°100 du catalogue 
Estimation : 15 000 / 18 000 €

Enfin, objet idéal pour tout vrai collectionneur car véritablement unique, présentant un cumul de qualités intrinsèques matérielles et une source de rêve ancré dans l’histoire réelle : Ce fabuleux cadran solaire en laiton, commandé au fabricant Pierre Lemaire fils, à Paris dans les années 1730 / 1740 à coup sûr par un commerçant à l’esprit aventureux pour lui donner utilement l’heure aux latitudes de ses escales Caribéennes, en Haïti, à Saint Domingue puis en Amiérique du nord sur son parcours probablement essentiellement voué au négoce des fourrures des villes, villages et forts alors tous français du Canada et de la région des Grands Lacs dont Niagara, Detroit, Chambly, Montréal et d’autres lieux aux insolites noms indiens. 
Sans doute, mais comment le savoir ? cette montre solaire de voyage encore aujourd’hui conservée dans son écrin d’origine a-t-elle réellement servi dans ses expéditions ultramarines à son hardi commanditaire. Quoiqu’il en soit, c’est le seul cadran solaire connu au monde portant comme celui-ci l’indication de 18 latitudes américaines. Le seul exemplaire comparable est conservé dans un musée canadien, mais renseigne seulement huit latitudes.»


Rare cadran solaire octogonal de voyage en laiton
gravé à quatre cercles horaires, le gnomon réglable orné d’un oiseau. Signé « Lemaire Fils A Paris «. Dos gravé des latitudes de dix-huit villes de l’Amérique de Nord et des Caraïbes. 
Epoque Louis XV.
L. 8 cm
Ecrin en chagrin. 
Pierre II Le Maire actif de 1730 à 1760.
Estimation : 3 000 / 5 000 €

VENTE AUX ENCHÈRES - Drouot Richelieu - Salles 5 et 6

Mercredi 23 octobre à 13h30 : Livres et orfévrerie 
Jeudi 24 octobre à 13h30 : Art Nouveau, Art Déco, Céramiques, Mobilier et Objets d’Art, instruments scientifiques
Vendredi 25 octobre à 13h30 : Dessins et tableaux anciens et modernes 

EXPOSITIONS PUBLIQUES :
Mardi 22 octobre de 11h à 18h 
Mercredi 23 octobre, jeudi 24 octobre, vendredi 25 octobre de 11h à 12h

BEAUSSANT LEFÈVRE – Commissaires-priseurs
32, rue Drouot 75009 Paris – 01 47 70 40 00 – www.beaussant-lefevre.com

EXPERTS : 
LIVRES ANCIENS ET MODERNES
: LIBRAIRIE LARDANCHET - Bertrand MEAUDRE , expert
ORFÈVRERIE : La SC Émeric & Stephen PORTIER - Émeric PORTIER, expert joaillier
MEUBLES et OBJETS d’ART : Jacques BACOT et Hugues de LENCQUESAING
DESSINS et TABLEAUX : Gérard AUGUIER Srls et Amaury de LOUVENCOURT et Agnès SEVESTRE-BARBÉ
CÉRAMIQUES : Michel VANDERMEERSCH
ART NOUVEAU-ART DÉCO : Jean-Marc MAURY