1 125 706 € RECORD POUR LA COLLECTION PAUL DÉMOGÉ



Les 5 et 6 décembre derniers, Beaussant Lefèvre assistée de son expert Jean-Christophe Palthey dispersaient la collection de décorations et d’ordres de chevalerie du Professeur Démogé. 
Plus qu’une vente, il s’agissait d’un évènement pour les collectionneurs et amateurs tant par la qualité des ordres et médailles réunis que par leur diversité et leur nombre (881 lots). 
De nombreux collectionneurs et institutions internationaux étaient présents à Drouot, en ligne et au téléphone, en particulier les pays dont des médailles figuraient dans la vacation. Cette vente établit un record pour une vente de collection de phaléristique en France. 

« Cette vente a été une joie ! La réunion des collectionneus dans cette même salle à crée un événement que la catalogue va perpétuer » Professeur Démogé 


Produit de la vente : 1 125 706€ frais compris – 99% de lots vendus en valeur





71 250 € frais compris 
ODRE ROYAL D’ESPAGNE, fondé par Joseph Bonaparte, roi d’Espagne en 1808.

Bijou de commandeur en or à cinq pointes pommetées délicatement guillochées et émaillées rouge, les centres en trois parties aux fonds brunis figurent, sur l’avers un lion couronné entouré de la légende sur fond bleu ciel « VIRTUTE ET FIDE », sur le revers une tour maçonné à deux fenêtres et une porte, surmontée de trois tourelles crénelées, ceinte de la légende «JOS. NAP. HISP. ET IND. REX INST. », anneau lisse, passant de cravate en or délicatement ciselé, ruban d’époque. Rarissime.
Dim. : 62 x 62 mm, poids brut: 54 g
Espagne, entre 1808 et 1813. TTB Joseph Napoléon, roi d’Espagne, ne nomma que 41 commandeurs, sur les 200 prévus dans les statuts du nouvel ordre national espagnol inspiré de celui qu’il avait fondé à Naples quelques mois plus tôt. Après son départ, les titulaires de cet ordre en grande majorité espagnoles s’empressèrent d’en faire disparaître les insignes aujourd’hui les plus rares de l’épopée impériale.
Exemplaire illustré dans Jean-Pierre Collignon, Ordres de Chevalerie, n°523, p. 309. Ayant appartenu au même officier que le commandeur de l’ordre royal des Deux-
Siciles, ci-dessus
Lot 316

46 250 € frais compris 
ORDRE ROYAL DES DEUX-SICILES, fondé par Joseph Bonaparte, roi de Naples en 1808

Bijou de commandeur du 2e type, en forme d’étoile à cinq branches orientée vers le bas, en or émaillé rouge, les pointes pommetées, surmontée d’un aigle impérial sommé d’une couronne fixe, les centres en trois parties figurent, sur l’avers le cheval de Naples sur fond d’argent ligné ceint de la légende sur fond bleu «PRO RENOVATA PATRIA », sur le revers la Trinacrie ceinte du nom du fondateur «JOSEPH NAPOLEO SICILIARUM REX INSTITUIT », large anneau lisse, longue cravate complète.
Dim. : 91,5 x 67,5 mm, poids brut: 64 g
Naples, Premier Empire. TB à TTB Exemplaire illustré dans Jean-Pierre Collignon, Ordres de Chevalerie, n°496, p. 294. Ayant appartenu au même officier que le commandeur de l’ordre royal d’Espagne, ci-dessous
Lot 314

33 750 € frais compris 
NICHAN AD-DAM ou ORDRE DU SANG, institué vers 1840, 

Important bijou en or et argent ciselé, ajouré et entièrement serti de diamants en taille ancienne ou en rose (226 au total), en forme de soleil à douze rayons principaux, orné de trois rangs concentriques autour d’un plus gros diamant, il est surmonté d’un large noeud de ruban articulé à cinq boucles et deux pendants, sommé d’un passant vertical pour le ruban, épingle de maintien horizontal au revers, poinçon de la Monnaie du Bardo au dos du rayon inférieur. Dans un écrin en acajou gaîné de velours de soie violette. De la plus grande rareté.
Dim. : 118 x 59 mm, poids: 74 g
Tunisie, milieu du XIXe siècle. TTB 
Ordre le plus prestigieux et exclusif de la Régence de Tunis, le Nichan ad-Dam était l’insigne des membres de la famille royale Husseïnite, d’où son nom d’ordre du Sang de la Famille Husseïnite. Dans sa volonté d’affirmer son autonomie face à la Sublime Porte, dont la Régence de Tunis demeurait une province, le Bey Ahmed Pacha (1837-1855) utilisa cet ordre comme outil diplomatique. Il semble que le duc de Montpensier fut le premier à le recevoir, suivi de ses frères Aumale et Joinville et de leur père Louis-Philippe. Par la suite d’autres souverains étrangers en furent honorés, notamment : Napoléon III, Léopold Ier de Belgique, Frédéric VII du Danemark, Charles XV de Suède et Norvège, Victor-Emmanuel II d’Italie. Souvent démontés, ces bijoux sont d’une extrême rareté.
Provenance : Importante collection d’ordres de chevalerie et souvenirs historiques, Drouot, 24 et 25 octobre 1967, Colette Bourdier expert, lot 95
Lot 198

31 250 € frais compris
ORDRE DE SAINTE-ANNE, e
nsemble de 1re classe avec épée comprenant: le bijou en or et émail, poinçons de la maison Edouard et de Varvara Dietvald sous l’émail, Kokochnik à droite au revers des poignées des épées et sur le passant de ruban, et sur l’anneau 56 et Kokochnik à droite; la plaque en argent, le centre en plusieurs parties en vermeil et émail, les épées en vermeil, le revers vermeillé, poinçons de titre 84, de la maison Edouard et de Varvara Dietvald au revers et Kokochnik sur l’épingle de fixation et les pointes latérales, sans écharpe.
Le bijou: 57,5 x 52 mm, poids: 30 g - la plaque: 92 mm. Russie, début du XXe siècle.
Lot 93

30 000 € frais compris 
ORDRE DE SAINTE-ANNE,
croix de 2e classe avec couronne, en or et émail assez bombée, les centres en deux parties (cheveux sur l’avers, petits éclats à la couronne), poinçons I.P de la maison Pannasch et de fournisseur officiel d’ancienne forme sous l’émail, de Saint-Pétersbourg et de date 18(3?)4 sur l’anneau intermédiaire et IP et Saint-Pétersbourg, sur le passant au dos de la couronne, sans ruban.
64 x 37 mm, poids brut: 24 g
Russie, vers 1834.
Lot 94

28 750 € frais compris
ORDRE DU CROISSANT,
bijou en or de forme ovale à trente-deux rayons ciselés, le médaillon central ovale émaillé rouge translucide orné d’un croissant de lune à droite et d’une étoile à cinq branches émaillées blanc, l’étoile au centre d’un guillochage rayonnant, le revers lisse. Il est surmonté d’un motif articulé en forme de turban émaillé blanc aux plis peints et à coiffe verte, chargé d’une fleur rouge à cinq pétales et sommé d’un croissant d’or et d’une aigrette blanche, passant de suspension vertical au revers, longue cravate d’origine. Rarissime.
Dim. : 69 x 45 mm, poids brut: 24 g
France, début du XIXe siècle. 
Initié par le sultan Sélim III en 1801, cette distinction était réservée aux militaires et diplomates étrangers. S’il était généralement admis en Occident que cette distinction était un «ordre », dans l’esprit des Ottomans, il s’agissait d’un présent en forme d’ornement «nishan », dont la qualité et la richesse étaient déterminées par les grades et fonctions du récipiendaire. Nelson fut le premier à s’en décorer.
Seule une dizaine d’officiers et diplomates Français en furent honorés vers 1806. 
Lot 123

25 000 € frais compris 
ODRE DE SAINT-LOUIS, fondé par Louis XIV en 1693

Règne de Louis XVI, bijou de grand-croix en or et émail, les pointes pommetées, les centres des branches à larges réserves amaties, les centres plats en deux parties, Saint Louis en relief au visage de profil à gauche, les détails des drapés délicatement peints à l’émail, bélière ornée de rinceaux en volutes surmontés d’un passant ciselés d’une triple coquille rocaille ajourée, anneau double transversal rond. De la plus grande rareté.
Dim. : 64 x 58,5 mm, poids : 46 g
France, seconde moitié du XVIIIe siècle.
TB à TTB 
Ce bijou est en tout point similaire à la croix gravée entête des récépissés de restitution de la croix des chevaliers décédés, rendue obligatoire par une ordonnance de 1779.
Exemplaire illustré dans Jean-Pierre Collignon, Ordres de Chevalerie, n°185, p. 115 et Christophe Guimaraes, L’ordre royal et militaire de Saint Louis, n°33, p. 111
Lot 224 

9 375 € frais compris 
MONARCHIE DE JUILLET, MEDAILLE D’HONNEUR EN OR a
u profil de Louis-Philippe coiffé d’une couronne civique à gauche par Depaulis, au revers, attribution frappée en relief au centre d’une large couronne de chêne «MINISTÈRE DE LA MARINE - AU ROI DENIS - TÉMOIGNAGE D’ESTIME ET DE GRATITUDE DE LA PART DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS – 1839 », poinçon de la Monnaie de Paris à la lampe antique, rendue portable par un anneau. Pièce exceptionnelle. 37 mm, poids : 34 g
France, vers 1839. TTB 
Le «Roi Denis», Antchuwè Kowè Rapontchombo (vers 1780-1876), était un chef Mpongwès, peuple installé dans la région de l’estuaire du Komo (Gabon). Le 9 février 1839, il conclut avec le futur amiral Bouët-Willaumez un traité permettant aux Français de s’installer dans la région de l’estuaire, leur ouvrant ainsi les portes de l’Afrique équatoriale. C’est probablement suite à la conclusion de ce traité que le gouvernement lui fit remettre cette médaille, ainsi que la Légion d’honneur que Louis-Phillipe lui décerna par ordonnance du 16 septembre 1839 en lui donnant le titre de «Roi du Gabon». Il en fut le premier récipiendaire d’Afrique subsaharienne.
Lot 677