LES DÉCORATIONS TÉMOINS DE L’HISTOIRE COLLECTION DU PROFESSEUR DÉMOGÉ - 5 ET 6 DÉCEMBRE 2017

Les 5 et 6 décembre prochains Beaussant Lefèvre assisté de son expert Jean-Christophe Palthey disperseront la collection de décorations et d’ordres de chevalerie du Professeur Démogé. 

Plus qu’une vente, il s’agit d’un évènement pour les collectionneurs et amateurs tant par la qualité des ordres et médailles réunis que par leur diversité. 

Ces médailles sont autant de témoins de l’histoire française, européenne et mondiale. Elles ont récompensé célébrités et anonymes, militaires et civils, évoquant ainsi le courage, le dévouement ou les faits d’armes qui ont fait la grande et la petite Histoire. 

Près de 900 médailles et ordres de chevalerie seront proposés aux enchères sur des estimations allant de 50 € à 30.000 € pour un total d’environ 500.000 €.

Nous vous invitons à un voyage au coeur de l’histoire partant des croisades pour arriver à nos jours.


RENCONTRE AVEC LE PROFESSEUR DÉMOGÉ - GENTLEMAN COLLECTIONNEUR

Né en 1925 à Paris, d’une mère anglaise, Paul-Hugh Démogé, après avoir fait ses études à Paris et Harvard, devient un des plus célèbres chirurgiens-dentistes français. Il sera membre des sociétés française, britannique, européenne et américaine d’orthodontie et président de l’European orthodontic Society et de l’Académie nationale de chirurgie dentaire. 

Paul-Hugh Démogé s’est engagé dans la Légion étrangère après le débarquement des alliés en 1944, il se verra remettre la Croix des combattants volontaires 1939-1945. Il est également Chevalier de la légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite et Commandeur du Ouissam Alaouite, décoration qui lui fut attribuée en tant que médecin particulier du Roi du Maroc.
 
Personnage érudit et curieux, Paul-Hugh Démogé a toujours collectionné, des timbres de son enfance aux pièces étrangères trouvées lors de son séjour aux Etats-Unis. C’est en août 1964 que débute sa collection d’ordres de chevalerie et de médailles par l’achat d’un bijou de commandeur de l’ordre du Nichan Iftikhar de Tunisie chiné aux Puces.

S’il choisit de consacrer une partie de sa vie à collectionner les médailles c’est pour leur aspect historique. Le professeur Démogé avait 15 ans en 1940, l’histoire s’écrivait alors autour de lui en lettres de sang, les médailles en témoignaient. Cette conscience était soutenue par son environnement familial, son père étant Président national des plus grands invalides de guerre. 
Il sera initié à l’art de la collection par René Kampmann expert de la Maison Platt, celle qui avait organisé les plus grandes ventes de phaléristique* du XXe : collections Mattei, Claudius Cote et Mathis. C’est dans l’esprit de ces grandes collections que le Professeur Démogé constituera la sienne pendant 60 ans. 
Il a très tôt adhéré aux associations américaine et anglaise de collectionneurs de médailles. Il est en lien étroit avec les collectionneurs du monde entier, en particulier nordiques et anglo-saxons. Il a contribué de façon active à la connaissance des ordres et médailles grâce à l’écriture de nombreux articles pour des revues spécialisées dans le monde entier, de prêts lors d’expositions internationales, et par sa présence sur les forums de passionnés. Il a également prêté certaines pièces de sa collection afin d’illustrer des ouvrages de références. 
Aujourd’hui le Professeur Démogé se sépare de sa collection dont il aime à penser qu’elle est représentative de la diversité des ordres et décorations françaises et étrangères. 

« C’est une joie de rendre leurs libertés aux objets, ils vont pouvoir regagner d’autres collections et peut-être en initier quelques-unes »
  • « La médaille qui me touche le plus est certainement l’ordre de Saint Louis qui est l’une des plus anciennes de ma collection. Je suis ému par son parcours, par sa symbolique. Elle a été remise en mains propres au détenteur par Louis XIV, c’est un morceau d’histoire à elle toute seule qui nous fait replonger dans une époque très ancienne. Très peu d’objets de cette période sont parvenus jusqu’à nous. »
  • « Mon meilleur souvenir de collectionneur est la modeste part que j’ai prise dans la rénovation du Musée de la Légion d’Honneur en organisant la présentation des médailles de sauvetage et de mérite qui est aujourd’hui la plus complète dans son genre. »
  • « L’une de mes pièces préférées pour ce qu’elle témoigne de ma collection est celle remise par l’Empereur à un hollandais pour le sauvetage de marins anglais . Elle évoque une histoire extraordinaire du 1er empire : un pilote hollandais a secouru des marins et soldats anglais qui s‘étaient échoués sur les côtes hollandaises, à l’époque sous domination française. Quand j’ai acheté cette médaille je ne connaissais pas cette histoire mais j’ai tout de suite vu qu’elle était authentique du 1er empire. J’ai alors mené mon enquête allant jusqu’aux Archives Nationales Britanniques où j’ai retrouvé les documents attestant de cet évènement. Cette médaille a donné lieu à une thèse d’histoire présidée par Jean Tulard ». 
* Phaléristique : science auxiliaire de l’histoire qui a pour objet l’étude des ordres de chevalerie, décorations, médailles et insignes de distinction.

PREMIER EMPIRE, MÉDAILLE DE COURAGE ET DE DÉVOUEMENT EN ARGENT NON PORTABLE, au profil de Napoléon lauré à droite par Andrieu et Denon ceint de la légende “NAPOLÉON EMP. ET ROI.”, attribution gravée au revers dans une couronne de laurier fruitée “MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR – AU SIEUR WYBRAND KOOIMAN, PILOTTE (sic) DU TEXEL. AU MOIS DE DÉCEMBRE 1810 IL A SAUVÉ PLUSIEURS MARINS ET SOLDATS QUE LA MER ALLAIT ENGLOUTIR.”. De la plus grande rareté. 
Dim. : 40,3 mm. France, 1811. TB à TTB 
Estimation : 1.200 / 1.500 €

Les circonstances de l’attribution de cette médaille sont connues : dans la nuit du 22 décembre 1810, le vaisseau de ligne anglais de 74 canons, H.M.S. Minotaure, avec 590 soldats et marins à son bord, fut pris dans la tempête et s’échoua sur les bancs de sable au large du Texel (département du Zuiderzee). Une centaine d’hommes réussit à rallier sur deux embarcations l’île de Texel et fût fait prisonnier de guerre. Tous les autres périrent, à l’exception de vingt soldats et marins sauvés par quatre pilotes du Texel qui malgré la très forte mer, réussirent à s’approcher de l’épave et à leur porter secours. L’un d’eux était Wybrand Kooiman.
Au cours du Premier Empire, moins d’une centaine de médailles de récompense officielle ont été attribuées. Les exemplaires subsistants sont rarissimes.


ORDRES DE CHEVALERIE

Les ordres de Chevalerie religieux et militaires furent à l’origine des congrégations religieuses. Lors des croisades, plusieurs ordres ont été créés telle la congrégation de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem reconnue par une bulle du pape Pascal II en 1113. Ses membres furent appelés les hospitaliers et alliaient le service aux malades et le combat contre les sarrasins. « Il s’agit d’un état théocratique contrôlé par un ordre militaire soumis au pape et dont le maître est prince souverain… ». 
Après la chute de Saint-Jean d’Acre les hospitaliers se replièrent à Chypre où ils établirent un hôpital tout en gardant leur rôle de défenseurs de la chrétienté puis ils s’installèrent à Malte après la dernière croisade où ils se consacrèrent à leur mission hospitalière. L’ordre deviendra celui de Malte qui perdure jusqu’à aujourd’hui. L’ordre de Malte servira de modèle à tous les ordres de chevalerie par la suite. 


CROIX DE CHEVALIER DE L’ORDRE DE MALTE, en or et émail, de facture soignée et épaisse, cousue à une large bouffette de ruban noir. XVIIIe siècle 
Dim. : 59 x 23 mm, poids brut : 20 g
France, fin du XVIIIe siècle. TTB 
Estimation : 1.000 / 1.200 €
Exemplaire illustré dans “L’ordre de Malte et la France”, catalogue de l’exposition du Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie, Paris, 22 décembre 1988 au 19 mars 1989, n°242, p. 138.


L’histoire des ordres de Chevalerie à partir du XIVe siècle est celle des rois et de l’influence qu’ils ont souhaité avoir sur leur noblesse. Au sortir du Moyen-Age les souverains des royaumes unifiés ont désiré distinguer leurs alliés tant pour les reconnaitre que pour les soumettre. Trois grands ordres sont alors créés. Premièrement l’Ordre de la Jarretière fondé en 1350 par Edouard III en Angleterre, puis la Toison d’Or par Phillipe de Bourgogne en 1430 et enfin l’ordre de Saint Michel, institué en 1469 par Louis XI en réponse à la Toison d’Or. 

ORDRE DE LA TOISON D’OR, bijou de chevalier en or et émail par Rothe, la dépouille du bélier suspendue aux emblèmes de Philippe de Bon, la devise de l’ordre figure en lettre d’or de part et d’autre des volutes du briquet “PRETIVM LABORVM NON VILLE / NON ALIVD”, ruban avec coulant en or émaillé. Nombreux poinçons sur chaque élément du bijou. 
Dim. : 122 x 69 mm, poids brut : 110 g 
Autriche, milieu du XXe siècle. TTB à SUP 
Estimation : 4.000 / 6.000 €


En 1578, en pleine guerre des religions, Henri III fonda l’ordre et milice du benoît Saint-Esprit ». Ses membres doivent être catholiques, d’une noblesse héréditaire remontant au moins à leur arrière-grand-père, et avoir au moins trente-cinq ans. 
Tous les chevaliers du Saint-Esprit étaient faits chevalier de l’ordre de Saint Michel avant leur réception et portaient de ce fait le titre de « chevaliers des ordres du roi ». 
Bien que cet ordre soit initialement réservé aux plus hauts dignitaires du royaume, le roi Henri IV permit à un nombre restreint de monarques et de grands seigneurs étrangers de confession catholique, orthodoxe, anglicane d’y entrer.

L’ordre de Saint-Louis dut sa naissance à la réorganisation des armées au milieu du XVIIe siècle et à l’apparition de militaires de valeur plus nombreux et faisant partie de la bourgeoisie, l’ordre du Saint-Esprit étant réservé à la noblesse. L’ordre de Saint-Louis est le premier ordre de Mérite militaire ouvert aux non nobles. Le bénéficiaire devait être et avoir servi plus de dix ans comme officier. Cependant les nobles représentaient une part très importante des effectifs qui augmenta au cours du XVIIIe siècle avec l’éviction progressive des roturiers des corps d’officiers de l’armée. Pour les officier protestants, notamment les Suisses et les Allemands au service du roi de France, Louis XV créa l’institution du mérite militaire en 1759. Les bas-officiers (nos actuels sous-officiers) et les militaires du rang ne pouvaient pas recevoir l’ordre de Saint-Louis ou l’institution du Mérite militaire, mais ils avaient droit au médaillon des deux épées qui leur ouvrait certains privilèges. À noter que ce médaillon des épées dit médaillon de vétérance n’est pas supprimé par les Révolutionnaires, contrairement aux ordres de la monarchie. 
En 1791, l’ordre de Saint-Louis est réuni avec le mérite militaire sous le nom de Décoration militaire. Cette décoration est elle-même supprimée le 15 octobre 1792, ce qui n’empêchera pas Louis XVIII de nommer des officiers émigrés et des chefs vendéens dans l’ordre de Saint-Louis. 
En 1814, le roi Louis XVIII recrée l’ordre de Saint-Louis avec le but avoué de le substituer à la Légion d’honneur. Cette tentative ne dure pas : l’ordre de Saint-Louis n’est plus attribué par l’État depuis 1830.


ORDRE DE SAINT-LOUIS - Règne de Louis XIV - Croix de chevalier du type de la création, en or et émail, les pointes pommetées, les réserves des branches striées, les centres pratiquement sphériques en une seule partie aux émaux champlevés, rivets de fer latéraux, bélière ouvragée, anneau lisse transversal, petit ruban.
Sim. : 38,5 x 37 mm, poids : 16 g
Fin du XVIIe siècle. TTB 
Estimation : 3.000 / 4.000 €
Exemplaire illustré dans Jean-Pierre Collignon, Ordre de Chevalerie, n°145, p.97.


DÉCORATIONS

La révolution française sonne la fin des ordres de chevalerie car « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». La monarchie ayant été abolie, les révolutionnaires souhaitent effacer les traces des pratiques anciennes. Vont voir le jour de nouvelle distinctions basées sur le mérite, les hauts faits, le dévouement et les faits d’armes.


LA LÉGION D’HONNEUR 
Le 19 mai 1802 , Napoléon Bonaparte crée la Légion d’Honneur . Elle récompense depuis ses origines les militaires comme les civils ayant rendu des « services éminents » à la Nation. 
Les guerres napoléoniennes exporteront le principe de la Légion d’honneur en Westphalie, à Naples, en Espagne … 
La Légion d’honneur infléchit la tradition des ordres d’Ancien Régime en étant ouverte à tous, et non plus seulement aux officiers. Certains, tel le ministre de la guerre Berthie, y voient une atteinte au principe de l’égalité civique et considèrent les décorations comme des hochets de la monarchie. Bonaparte, en conseil d’État, justifie cette institution : « Je vous défie de me montrer une république, ancienne ou moderne, qui sût se faire sans distinctions. Vous les appelez les hochets, eh bien c’est avec des hochets que l’on mène les hommes. » 
L’ordre de la Légion d’honneur est une communauté constituée de tous ses membres, dotée d’un nom, d’un sceau, d’un statut, d’un patrimoine, et d’une personnalité juridique de droit public. 
La Légion d’honneur est composée de chevaliers, d’officiers, de commandeurs, de grands officiers et de grands-croix. 
De nouveaux ordres seront créés au XIXe et XXe siècle dans tous les pays du monde en s’inspirant de la Légion d’honneur.


LÉGION D’HONNEUR
Premier Empire, aigle d’or du premier type en or et émail, les centres à la grosse tête en deux parties, l’Empereur de profil à droite sur fond rayonnant, au revers l’aigle à gauche sur fond grenu, large couronne de feuillage entièrement visible entre les pointes de l’étoile, anneau lisse, ruban simple légèrement postérieur. 
Dim. : 41 x 37,5 mm, poids : 14 g
France, Premier Empire. TB à TTB 
Estimation : 4.000 / 6.000 €

ORDRE ROYAL D’ESPAGNE, fondé par Joseph Bonaparte, roi d’Espagne en 1808
Bijou de commandeur en or à cinq pointes pommetées délicatement guillochées et émaillées rouge, les centres en trois parties aux fonds brunis figurent, sur l’avers un lion couronné entouré de la légende sur fond bleu ciel “VIRTUTE ET FIDE”, sur le revers une tour maçonné, surmontée de trois tourelles crénelées, ceinte de la légende “JOS. NAP. HISP. ET IND. REX INST.”, anneau lisse, passant de cravate en or délicatement ciselé, ruban d’époque. Rarissime.
Dim. : 62 x 62 mm, poids brut : 54 g. Espagne, entre 1808 et 1813. TTB 
Estimation : 30.000 / 40.000 €
Joseph Napoléon roi d’Espagne ne nomma que 41 commandeurs, sur les 200 prévus dans les statuts du nouvel ordre national espagnol inspiré de celui qu’il avait fondé à Naples quelques mois plus tôt. Après son départ, les titulaires de cet ordre en grande majorité espagnole s’empressèrent d’en faire disparaître les insignes aujourd’hui les plus rares de l’épopée impériale.
Exemplaire illustré dans Jean-Pierre Collignon, Ordre de Chevalerie, n°523, p. 309.


LES MÉDAILLES DE MÉRITE CIVIQUE
Les médailles de mérite civique apparaissent sous l’Empire mais se développent dans la seconde moitié du XIXe et au XXe
La collection du Professeur Démogé comporte un des plus grands ensembles de ces médailles. Ces médailles récompensent de simples citoyens ainsi reconnus pour des actes de bravoures toujours totalement désintéressés. C’est la « petite histoire » de France qui est racontée au travers de cette section, celle du fait divers qui rend les hommes exceptionnels. 

Parmi celles-ci citons : 
LA MÉDAILLE D’HONNEUR POUR ACTE DE COURAGE ET DÉVOUEMENT a été décernée par Louis XVIII en 1821 à un courageux sauveteur. Elle récompense les personnes qui, au péril de leur vie, sauvent celle des autres, ceux qui ayant fait preuve de courage et d’abnégation par des actes d’une grande intrépidité ou ceux qui ont rendu des services exceptionnels à leurs concitoyens.


MÉDAILLE D’HONNEUR en argent non portable au profil à droite de Louis XVIII par Gayrard et de Puymaurin ceint de la légende abrégée “LOUIS XVIII ROI DE FRANCE ET DE NAV.”, attribution gravée au revers dans une couronne de laurier surmontée d’une marguerite “MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR – À NICOLAS ANTOINE BOUTIN À AUTRY LE 8 SEPTEMBRE 1821 IL A SAUVÉ DES EAUX UN ENFANT”. Restauration, 
Dim. : 41 mm - France, vers 1821. TTB
Estimation : 300 / 400 €


LES MÉDAILLE D’HONNEUR CIVILS, REMISES PAR LES DIFFÉRENTS MINISTÈRES POUR SERVICES.

MÉDAILLE DE DÉVOUEMENT POUR LES OUVRIERS DE L’EXPOSITION DE 1900 
Exposition universelle de 1900, médaille d’honneur des ouvriers collaborateurs de l’Exposition, groupe de deux médailles en argent par Chaplain attribuées à “E. ÉVRARD” et “Z. ÉVRARD”, poinçon de la Monnaie de Paris, ruban.
Dim. :30 mm
France, 1900. TTB 
Estimation : 120 / 150 €

Ensemble émouvant sans doute attribué à un couple ou une fratrie. 

L’ORDRE NATIONAL DU MÉRITE est institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle. Il récompense les mérites distingués, militaires (d’active et de réserve) ou civils, rendus à la nation française. Il remplace d’anciens ordres ministériels et coloniaux sauf quatre (Le mérite agricole, les Arts et les lettres, Les palmes académiques et la Marine). 
Sa création permet de revaloriser L’ordre national de la Légion d’honneur crée par Napoléon Bonaparte en 1802 pour récompenser les mérites éminents. 
Il comprend également trois grades : chevalier, officier et commandeur ainsi que deux dignités : grand officier et grand-croix. 
La nomination dans l’ordre national du Mérite peut se faire par proposition ministérielle ainsi que par la procédure d’initiative citoyenne.


L’ORDRE NATIONAL DU MÉRITE, 
Ordre National du Mérite, ensemble de grand-croix comprenant : le bijou en vermeil et émail, poinçon de la Monnaie de Paris ; l’écharpe complète ; et la plaque du premier type entièrement en vermeil,, fixation par épingle basculante et deux crochets latéraux, poinçon au crabe et de la maison Arthus-Bertrand. Dans un écrin de la maison Bacqueville.
Le bijou : 89 x 56,5 mm – la plaque : 85 mm
France, troisième tierd du XXe siècle. TB à TTB et SUP 
Estimation : 600 / 800 €


LES MÉDAILLES MILITAIRES 

ORDRE DE LA LIBÉRATION 
Deuxième ordre national français après la Légion d’honneur, l’ordre de la Libération a été institué pendant la Seconde Guerre mondiale par le général de Gaulle, chef des Français libres le 16 novembre 1940. L’Ordre, destiné « à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’oeuvre de libération de la France et de son Empire », ne comporte qu’un seul grade. Ses titulaires ont droit au titre de compagnon de la Libération. Le général de Gaulle, fondateur de l’Ordre en a été le seul grand maître. 1059 croix ont été décernées de la création de l’ordre jusqu’au 23 janvier 1946, date de cessation d’attribution. 
A deux reprises, l’Ordre sera exceptionnellement ouvert de nouveau par le général de Gaulle, qui attribuera la croix de la Libération à Winston Churchill (1958) et au Roi d’Angleterre George VI (1960), portant ainsi le nombre définitif des personnes titulaires de cette haute distinction à 1 038.. 
L’Ordre, cette « chevalerie exceptionnelle créée au moment le plus grave de l’Histoire de la France, fidèle à elle-même, solidaire dans le sacrifice et dans la lutte », pourtant destinée à s’éteindre, a vu sa pérennité assurée par l’entrée en vigueur de la loi créant le Conseil national des communes « Compagnon de la Libération » le 16 novembre 2012. Il ne reste aujourd’hui en vie qu’une dizaine de Compagnons de la Libération.


ORDRE DE LA LIBÉRATION, fondé en 1940, croix de Compagnon du modèle “de Londres” en bronze à patine sombre, la poignée du glaive quadrillée sur les côtés, la croix de Lorraine laquée noir, ruban du deuxième type partiellement décoloré. 
Dim. : 63 x 31 mm
Royaume-Uni, Seconde Guerre mondiale. TTB à SUP 
Estimation : 600 / 800 €


LA MÉDAILLE MILITAIRE est instituée le 22 janvier 1852 par Louis-Napoléon Bonaparte pour récompenser les militaires ou assimilés, non-officiers. Elle est décernée aujourd’hui par le président de la République sur proposition du ministre de la Défense. 
Elle est parfois appelée Médaille des braves ou bijou de la nation. 
Elle récompense à la fois les hommes du rang, sous-officiers, officiers mariniers et aspirants et, à titre exceptionnel, les généraux ayant commandé en chef devant l’ennemi. 
La médaille militaire a été, depuis sa création, la récompense des campagnes du Second Empire à nos jours. Elle a réuni sous sa devise « Valeur et Discipline » les soldats les plus anonymes aux héros les plus populaires tels Georges Guynemer ou Jean Moulin.


MÉDAILLE MILITAIRE, premier type en argent, vermeil et émail, ruban du type de la Couronne de Fer. 
Dim. : 41,5 x 28 mm
France, milieu du XIXe siècle. TTB 
Estimation : 1.000 / 1.200 €


D’AUTRES MEDAILLES REMARQUABLES 

VOYAGE DE DÉCOUVERTE DE LA CORVETTE L’ASTROLABE, 
MÉDAILLE COMMÉMORATIVE non portable en argent figurant sur l’avers Charles X de profil à gauche par Depaulis et Depuymaurin, et sur le revers, au pourtour “VOYAGE DE DÉCOUVERTES DE LA CORVETTE L’ASTROLABE” et au centre “S.A.R. Mgr LE DAUPHIN, AMIRAL DE FRANCE - Mr LE Cte CHABROL DE CROUZOL, PAIR DE FRANCE, MINISTRE DE LA MARINE - Mr DUMONT D’URVILLE, CAPITAINE DE FRÉGATE COMt L’EXPÉDITION”, attribution gravée sur la tranche “VICTOR, AMÉDÉE, GRESSIEN. OFFICIER DE L’EXPÉDITION.” De la plus grande rareté.
Dim. : 49,5 mm
France, 1826. TTB 
Estimation : 800 / 1.200 €
Victor Amédée Gressien (1798-1880) fut l’un des dix officiers de la célèbre expédition de découverte des mers du Sud dirigée par Dumont d’Urville en 1827. Il en était le cartographe. Outre les innombrables découvertes dans les domaines de la zoologie, de la botanique, de la géographie ou de l’ethnographie, elle permit d’établir avec certitudes la fin tragique de l’expédition de La Pérouse et de retrouver le lieu du naufrage dans l’archipel de Vanikoro.

MONARCHIE DE JUILLET, MÉDAILLE D’HONNEUR en or au profil de Louis-Philippe coiffé d’une couronne civique à gauche par Depaulis, au revers, attribution frappée en relief au centre d’une large couronne de chêne “MINISTÈRE DE LA MARINE – AU ROI DENIS – TÉMOIGNAGE D’ESTIME ET DE GRATITUDE DE LA PART DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS - 1839”, poinçon de la Monnaie de Paris à la lampe antique, rendue portable par un anneau. Pièce exceptionnelle. 
Dim. : 37 mm, poids : 34 g
France, vers 1839. TTB 
Estimation : 3.000 / 4.000 €
Le “Roi Denis”, Antchuwè Kowè Rapontchombo (vers 1780-1876), était un chef Mpongwès, peuple installé dans la région de l’estuaire du Komo (Gabon). En 1839, il conclut avec le futur amiral Bouët-Willaumez un traité permettant aux Français de s’installer dans la région de l’estuaire, leur ouvrant ainsi les portes de l’Afrique équatoriale. C’est lors de la conclusion de ce traité que le gouvernement lui fit remettre cette médaille, ainsi que la Légion d’honneur, dont il fut le premier récipiendaire d’Afrique subsaharienne.